La vie pouvait vraiment être sympa parfois, il suffisait juste d’avoir un peu de chance. Bien sûr, pour une simple étudiante comme l’était Meredith cela consistait en peu de chose. Par exemple ce soir-là elle était tout bonnement aux anges, d’avoir pu décrocher un job à mi-temps de serveuse. Ça pouvait sembler ridicule mais à ses yeux cela lui permettrait d’engranger des économies, de pouvoir s’acheter deux trois petites choses qui lui ferait plaisir. L’argent n’était pas sa seule motivation, ce travail lui permettrait aussi d’avoir des responsabilités, de se dépenser davantage. Elle qui était quasiment inusable et qui devait constamment faire tout un tas d’activités pour éprouver de la fatigue le soir en allant se coucher. Ce n’était pas le premier job que décroché la miss et ce ne serait surement pas le dernier, mais elle était bien contente d’avoir été choisi parmi bien d’autres candidates au poste.

Elle quitta le restaurant dans lequel elle passerait, dès lundi prochain, presque toutes ses soirées. Il n’était pas bien tard, peut-être quelque chose comme vingt heures ou vingt et une heure, guère plus. La jolie brune ne pouvait pas le savoir précisément car elle n’aimait pas porter de montre et elle avait oublié son portable chez elle. Meredith enfonça ses mains dans les poches de veste légère, très utile quand on se trouvait à la mi-saison, ou à la nuit tombante comme c’était le cas en ce moment. Elle marchait d’un pas très rapide et le cœur battant un peu plus rapidement qu’à l’accoutumée.

Le quartier dans lequel elle se trouvait n’était pas un des plus recommandables de San Francisco. Mais elle n’avait pas d’autre choix pour rentrer chez elle à cette heure. Meredith n’avait pas de moyen de locomotion à sa disposition, ses parents travaillaient encore à cette heure et il n’y avait pas de bus dans ce secteur à cette tranche horaire-là. La seule solution possible était donc la marche à pieds. Le trajet n’était pas bien long, car elle empruntait des raccourcis, coupant à travers une multitude de petites ruelles à l’air sinistre. On l’avait mise en garde sur le fait qu’elle risquait de tomber sur des individus louche par ici et bien entendu elle n’avait pas l’intention de se laisser attaquer sans rien faire !

L’une de ses mains quitta sa poche pour s’aventurer dans son sac à main, et effleurer la lame glacée de son arme. L’étudiante avait une sorte de poignard dans son sac, plus précisément il s’agit d’un stylet, c’était à mi-chemin entre l’épée et le poignard et le fait de l’avoir emporté avec elle la rassurée grandement. C’était un objet de famille, très élégant, mais aussi très… puissant. C’est ce que Meredith sentait en ayant cette arme en main, même si elle ne l’avait jamais utilisé contre quiconque. Elle c’était juste entrainée à la manier contre un épouvantail qui se trouvait dans un champ voisin à chez elle. Entrainement qu’elle pratiquait depuis plusieurs mois, prenant beaucoup de plaisir à perfectionner ses gestes, sa vitesse, ses mouvements de bras… Un peu comme un enfant qui jouerait avec une épée en plastique, même si pour Meredith c’était plus qu’un simple passe-temps c’était un réel loisir auquel elle s’adonnait très sérieusement et avec application.

En tournant dans une ruelle plongeait dans l’obscurité elle sentit un frisson glacé parcourir sa colonne vertébrale, ce qui n’était jamais bon signe. Puis les évènements s’écoulèrent très rapidement devant elle, Meredith en demeura une simple spectatrice, qu’on aurait pu qualifier de stupéfaite ! Tout d’abord elle tomba sur deux hommes, qui dégageait des auras très différentes, en tout cas l’expression de leur visage était à l’opposé l’une de l’autre. Elle n’eut pas le temps de passer sa route pour faire comme si elle ne les voyait pas. Un autre homme était devait eux, blessé, mourant même. L’étudiante étouffa un hoquet de surprise, sortant la main de son sac pour la mettre devant sa bouche. Le message qu’il donna ne lui parvint pas car un sifflement sourd emplissait ses oreilles. Et celui-ci ne disparut que lorsqu’elle lâcha véritablement un hoquet de surprise, en voyant l’homme brûler littéralement sous ses yeux et disparaître.

Sur le coup, la jeune femme eut un mouvement de recul, puis elle observa les deux hommes, en inspecta l’expression de leurs visages. Rien, aucune surprise ! A se demander si elle seule avait assisté à cette scène surnaturelle ! Mais elle n’était pas au bout de ses surprises, peu après une lumière, limite aveuglante, apparut dans les ténèbres et un homme apparut devant eux. Cette fois-ci elle entendit bien le message, mais n’en comprit pas un traitre mot. « Illyria… Fondateur… sanctuaire… exterminer… », ses termes résonnaient en écho dans sa tête sans pour autant prendre du sens. Une idée lui vint soudain ! L’un des deux hommes avait dû l’assommer par surprise et là elle devait être dans les vapes, en train de rêver toute cette scène et ses évènements. La magie ça n’existait pas après tout !

Meredith allait se pincer pour s’en assurer mais on ne lui en laissa pas l’occasion. L’être apparu avec la lumière les emporta en les touchant. La jolie brune se retrouva ainsi téléportée dans un univers invraisemblable, irréelle et lumineux. Elle n’eut pas le temps d’observer le lieu dans lequel elle venait d’apparaître, elle nota juste que les deux hommes de la ruelle était toujours là à côté d’elle et d’ailleurs l’un d’eux s’exprima. Il donna ce qu’elle prit très clairement pour des directives, elle allait lui dire : « C’est quoi votre délire là ! On arrête la plaisanterie ! » Puis elle aurait surement sorti son arme pour donner plus de force à ses propos, mais là encore elle n’eut le temps de rien faire de tout cela.

A peine venait-elle d’ouvrir la bouche pour aboyer à son tour, qu’elle vit les yeux de l’homme s’assombrir et devenir entièrement noires. Meredith déglutit sa salive en le regardant d’un air pas effrayé mais plutôt estomaquée. Deux, trois secondes après elle se reprit et répliqua simplement :

« Bien monsieur. »

Tournant les talons, elle regarda autour d’elle et trouva très vite un lot de bougies blanches. C’était la seule partie de la consigne qu’elle avait comprise en fait. D‘un pas vif elle se dirigea vers elles et commença à les prendre, elle trouva ensuite un livre ouvert avec un dessin qui montrait comment disposer les bougies. Elle suivit ces instructions, telle une marionnette qui ne comprendrait rien à ce qu’elle était en train d’accomplir en ce moment même. Un regard sur le côté lui apprit que l’homme qui avait parlé était à présent tourné vers… autre chose… Illyria, apparemment. Meredith s’activa, pensant que plus vite elle ferait ce qu’on lui demanderait plus vite elle pourrait retrouver la réalité ! La jeune femme regarda l’autre homme, qui était non loin d’elle, et qui avait une apparence plus rassurante, mais bon elle ne pouvait jurer de rien non plus. Elle tenta de lui sourire, mais elle avait plutôt du mal au vu des circonstances. Meredith prit de nouvelles bougies et vint disposer celles qui devait être près de la position de l’être de lumière, se disant que peut-être il aurait envie de lui parler dans toute cette folie.

Alors qu’elle ramenait les bougies en les serrant tout contre elle avec ses deux bras, elle eut une belle surprise. L’homme qu’elle avait vu un instant auparavant, c’était métamorphosé dès qu’elle eut le dos tourné ! C’était à présent une femme aux cheveux d’ébène et à la peau anormalement trop blanche. Une sorte de Blanche neige en somme, si ce n’est que cette femme dégageait une aura beaucoup moins « charmante » que la princesse du conte. Elle eut assez rapidement la preuve de son intuition, dès les premiers mots que lui adressa l’inconnue. Le ton méprisant qu’elle avait adopté transperçait dans sa voix sans aucun voile ni artifice pour tenter de masquer son mépris envers elle. Comme si le simple fait qu’elle voit Meredith la mettait en rage. Pourtant la demoiselle ne voyait pas ce qu’elle avait bien pu faire pour mériter pareil accueil de sa part. Malgré elle, la jolie brune commença à répliquer en bafouillant un peu avant de se reprendre :

« Ma…ma... magique. Tu… Vous faites le même rêve que moi ? »

Sur le moment elle n’avait su que dire d’autre. Toute cette situation était tout bonnement irréaliste ! On avait dû l’attaquer par derrière et elle du avoir un sacré choc à la tête. Voilà une explication parfaitement plausible des faits ! Ou sinon autre hypothèse envisageable, elle dormait en ce moment même dans son lit et était en train de rêver cette scène. Bien qu’elle n’avait aucun souvenir du fait d’être rentré chez elle ce soir…

Sans aucune protestation elle avait regardé la jeune femme lui prendre des mains les bougies. Pendant le laps de temps où Meredith avait le dos tourné quelqu’un avait tracé un étrange dessin sur le sol. Elle en prit conscience après coup. Quand la miss avait ramené les bougies elle s’était agenouillée pour donner son offrande. A présent pour regarder le symbole dans son ensemble, elle se releva d’un bond sur ses deux jambes, découvrant un pentacle sous ses yeux. Un rituel magique, voilà de quoi elle rêvait ! Bizarre elle n’avait pas regardé de films ou séries de ce genre ces derniers temps qui auraient pu induire ce rêve…

La jeune femme fit le tour de cette étoile pour y déposer les bougies à chaque fin de branches. Meredith l’observa faire et la seule chose qu’elle pensa fut : « c’est joli ». Puis un grand boum l’a tira de sa pensée naïve, l’homme qui avait pris en main la situation venait d’être projeté derrière elles avec un grand fracas. Dans le même temps la femme lui avait demandé si elle pouvait indiquer ce qu’il convenait de faire pour poursuivre le rituel. Meredith n’en avait aucune idée ! Est-ce qu’elle avait une tête de sorcière ? Elle n’avait pas de baguette magique, ni de balai volant ou des potions magiques.

Autre fait surprenant de son discours, elle se présenta sous l’identité « la reine des vampires ». Très drôle et elle que pouvait-elle y répliquer ? « Je suis la princesse des petits lutins », songea-t-elle avec humour. Non ce n’était pas le genre de discours qui ferait avancer leur situation. Meredith réfléchissait, elle devait trouver le moyen de se sortir de là. La seule solution qu’elle entrevoyait, était comme dans chacun de ses rêves : jouer le jeu. Elle se répéta mentalement qu’elle devait jouer un rôle et qu’après cela elle regagnerait surement la réalité, bien familière et rassurante.

Tour à tour, elle jeta un regard sur la femme qui les attaquait et qui s’en était pris principalement à l’homme pour l’instant, et au pentacle. Elle eut une sorte de vision, très fugace mais en même temps très claire. Le rituel ne pouvait pas être exécuté car le pentacle était incomplet. Elle avait vu qu’il fallait y ajouter des lettres. Sur le moment elle ne voyait pas lesquelles, puis elle repensa à ce qu’avait dit l’homme, il avait appelé la femme… Illyria ! A son tour, Meredith pris la craie noire des mains de la jeune femme et se mit à tracer des lettres autour des branches du pentacle. Puis elle traça un cercle englobant le pentacle, qui touchait chacun des points où se trouvaient les bougies. La jolie brune jeta la craie sur le sol et elle courut vers la caisse dans laquelle elle avait pris les bougies. Elle en retira un briquet et s’en servit pour allumer chacune des bougies.

Juste avant qu’elle n’allume la toute dernière bougie l’homme lui demanda si le rituel était prêt. Meredith finit ce qu’elle était en train de faire et jeta avec précision le briquet dans la caisse qui se trouvait quelques mètres plus loin. Elle lança avec un sourire et une assurance créée de toutes pièces par le rôle qu’elle avait choisi d’endosser :

« Oui ! Il faudrait juste amener cette femme… » Elle pointa du doigt Illyra et poursuivit : « …au centre du pentacle. »

Puis elle esquissa quelques pas chassé glissé en direction de la femme vampire et déclara à voix basse :

« En revanche je n’ai aucune idée de l’incantation ou de la formule à réciter… »

Le fait d’annoncer très clairement ce qu’elle pensait fit sourire la jeune femme. Peut-être que cette dernière aimait particulièrement ce genre de cauchemar, ou rêve empli d’actions et de rebondissements en tous genres. En le regardant de pied en cap, Meredith se demanda comment elle avait pu inventer ce personnage de toutes pièces avec son imaginaire. La demoiselle était à la fois très belle, pleine d’assurance et en même temps une froideur très nette se dégageait de sa personne, ne lui donnant pas très envie de fraterniser davantage avec elle. L’homme en revanche correspondait bien aux personnages qui peuplaient ses cauchemars, tel un monstre sombre, quoiqu’ayant un fond d’apparence humaine. Elle était surprise qu’un tel personnage compte parmi les membres de son équipe. Mais au vu de sa puissance flagrante et de ses nombreux pouvoirs, elle préférait très largement l’avoir de son côté plutôt que contre elle !

La démone était-elle un personnage tout à fait à part. A ne pas en douter elle devait ressembler à une femme qu’elle avait croisé dans la rue et qui avait attiré son attention. Puis elle l’avait doté d’une chevelure bleu électrique, pour lui donner plus d’assurance, un côté très voyant aussi. Et son regard, cette étincelle ne pouvait prêter à confusion, le mal l’habitait entièrement, animant le moindre de ses mouvements et hantant chacune de ses pensées. Pourtant Meredith n’avait pas peur de cette démone, le fait de l’avoir créé dans sa rêverie lui donnait de l’assurance. Ajouté à cela, le fait que cette scène ne soit absolument pas réelle, lui donnait encore plus de confiance.

Elle voulait défier du regard Illyria, mais dans le même laps de temps, l’homme tenta de les mettre en garde. Instinctivement la jolie brune s’accroupit ! Mais elle fut stoppée dans son mouvement. A demi-debout, à demi-fléchie, elle était… figée ! Son regard était la seule chose qui était parfaitement éveillé et libre d’agir, de contempler la scène impuissante et paralysée. La démone était encore plus forte et rien ne semblait pourvoir la stopper. Peut-être était-ce se trop plein d’assurance et de domination sur ses adversaires qui la conduisirent à ne pas voir la marque que les deux femmes avaient créés sur le sol et qui emprisonna la démone dès qu’elle fut en son centre.

Ensuite les choses s’enchainèrent de façon plus accéléré, trouva-t-elle. L’homme les rejoignit en une fraction de seconde, se postant entre elles et leur donnant la main. Meredith ne chercha pas à s’extraire de sa prise, se doutant que c’était surement là, la réponse pour parfaire le rituel. Elle l’entendit ensuite parler en allemand. Ayant étudié un peu cette langue au collège elle reconnue quelques brides : « Nous appelons… symbole du pouvoir… démon… espace. » Par ces quelques éléments elle comprit que cette formule devait avoir pour but de supprimer Illyria et pendant un temps elle crut vraiment que cela avait fonctionné !

Le pentacle s’activa, réagissant aux paroles prononcées par l’homme-sorcier. Les éléments autour d’eux réagirent aussi. Involontairement, Meredith resserra sa prise dans la main de Denesion, pour ne pas perdre celle-ci dans ce tourbillon. Elle ne put résister à l’envie de fermer les yeux attendant que les forces qu’ils avaient déchaînées ne se clament et que le silence reprenne forme autour d’eux. Ce fut chose faite une poignée de secondes plus tard et elle put rouvrir lentement ses paupières. La jolie brune regarda en premier et unique lieu la démone qui se trouvait devant eux. Le pentacle n’était plus sur le sol, les bougies avaient elles aussi disparus et Illyria était recroquevillé sur le sol. Tout en se relevant lentement, Meredith vit comme une lumière d’espoir, la marque tatoué sur son ventre, avec force, telle une trace indélébile. Tout n’était pas perdu !

Instinctivement, elle fourra sa main droite dans son sac et referma sa prise sur le manche de son stylet. Elle le sortit à une vitesse fulgurante, qui aurait pu elle-même la surprendre si elle avait eu conscience de son geste. La jeune femme arme au poing plia une jambe en avant et planta sa lame jusqu’à la garde dans le ventre de la démone, au centre du pentacle. Puis elle sentit le regard d’Illyria se lever lentement vers elle, avec une colère, telle qu’elle n’en avait jamais vue. Elle poussa un cri de rage, qui se répercuta en écho autour d’eux, puis d’un geste de la main, elle envoyer valser dans le décor la demoiselle. Meredith n’eut même pas le temps de voir si elle avait pu un tant soit peu blesser son adversaire, elle retomba quelques mètres plus loin sur l’une des colonnes du sanctuaire. Se cognant très lourdement la tête contre la pierre. Sous le choc, la colonne n’avait eu aucun dégât, pas la moindre fissure, on ne pouvait en dire autant de la tête de Meredith. Passant une main sur son cuir chevelu, elle vit sa paume se colorer du rouge de son sang.

Le coup qu’elle avait subi aurait dû la sonner un petit moment, elle aurait même très certainement dû s’évanouir, mais rien de cela ne se produisit. Elle resta désespérément consciente. Que fallait-il donc faire pour sortir de ce cauchemar ? Se poignarder soi-même, peut-être ? Bien que l’idée lui traversa un court instant l’esprit elle savait pertinemment bien qu’elle était incapable d’agir ainsi, même dans une situation irréelle, ou elle ne risquait probablement rien.

La vampire vint atterrir à quelques pas à peine d’elle, au moment même où elle faisait la découverte de sa blessure à la tête. Sur le coup, elle songea que si la jolie femme qui ressemblait vaguement à Blanche Neige approchait dans sa direction s’était surement pour la secourir. Mais son discours lui appris que ce n’était pas l’exacte vérité. Qu’elle hésitait entre l’épauler et… la dévorer ?! En tout cas elle venait très clairement de lui avouer qu’elle souhaitait boire son sang, propos qu’elle avait tenu de façon très convaincante en dévoilant ses crocs inhumains !

Meredith aurait dû avoir un soubresaut, ou au moins un mouvement de recul devant sa main tendue ! Mais non, bien au contraire, elle accepta sans réfléchir celle-ci et se redressa sur ses deux jambes, voyant la terre vaciller un court instant sous ses pieds, elle ferma les yeux et se sentit ensuite un peu mieux. Pendant ce court interlude plutôt calme, l’homme les avaient rejoint à nouveau en compagnie de la démone, qui même si elle essayait de le dissimuler, était bien affaiblie par les nombreux coups qu’on lui avait infligé ! Meredith en éprouva un étrange soulagement, qui fut assez bref.

L’autre femme annonça de but en blanc, qu’il était temps à présent pour elle de partir et de les laisser se débrouiller en somme. Même si une petite part d’elle était contente de voir une femme vampire qui voulait s’abreuver de son sang s’éclipser ; la plus grand part de la jolie brune était furieuse devant cette attitude révoltante et profondément lâche. « Quelle toupet de prendre ainsi la fuite ! » songea-t-elle.

Puis Meredith reporta son attention sur le démon qui venait de faire apparaître des flammes imposante et qu’il maitrisait sans mal ! Instinctivement, la jeune femme fit quelques pas de côté pour venir se placer à côté de l’homme et ainsi éviter d’être brûlé pendant qu’il s’en prendrait à Illyria. Cependant elle n’eut pas l’occasion de voir cette exécution car la démone réussit à éviter ce coup fatal en se téléportant ailleurs. Dorénavant habitué à ce tour de passe-passe, Meredith fit volte-face s’attendant à voir Illyria dans leurs dos ou un plus loin d’eux. Mais rien à observer dans les parages, elle avait bel et bien disparu.

L’homme sembla réprimer un peu sa rage, en crachant juste une injure, que l’étudiante comprenait et pardonnait sans mal. Se tournant à nouveau sur elle-même elle vit que dans sa fuite, Illyria avait retiré son stylet de sa plaie et qu’il était à présent sur le sol. Sa lame était couverte d’un sang à la teinte indéfinissable. Malgré tout, c’était un objet auquel elle tenait elle marcha dans sa direction, s’agenouilla pour le ramasser et essaya celui-ci contre le tissu de sa veste, en réprimant vaguement le dégout que cela lui inspirait. Ce fut à cet instant-là que le démon annonça qu’il était pour lui aussi temps de la quitter. Elle eut juste le temps de lui dire d’une petite voix…

« D’accord. »

… avant qu’il disparaisse dans une flamme immense et orangée. Elle aurait voulu lui dire merci, mais elle n’en trouva pas la force. Meredith rangea l’arme dans son sac et referma ce dernier. Quelques secondes après un ange apparut dans une poussière d’étoiles lumineuses et l’emporta à nouveau avec elle pour la ramener dans son monde, dans sa réalité.