« Bonjour John. Ça m’arrive parfois. Ne soit pas aussi surpris ! » Répliqua-t-elle d’un ton enjoué et avec un sourire éclatant.

La ponctualité n’était pas son fort habituellement, alors être en avance à un rendez-vous était un fait encore plus rare et digne d’être noté. Cela n’avait pas échappé à John, qui commençait à très bien connaître la jeune femme pour la fréquenter presque quotidiennement et aussi pour avoir eu une brève histoire avec elle. Meredith ne savait pas vraiment comment s’y prendre pour rester en contact et en bon terme avec un ex, après la rupture. Mais avec John, la question ne s’était tout simplement pas posé. Il était un ami formidable, bien avant qu’ils essaient de s’embarquer pour une amourette. Ils partageaient tellement de choses à deux, que la jolie brune n’avait même pas envisagé un instant que perdre son amitié soit possible.

En même temps qu’elle s’était exprimée elle avait marché à sa rencontre, tout comme lui. Quand elle arriva à son contact elle lui fit la bise comme toujours pour le saluer quand ils se voyaient pour la première fois de la journée. Un petit coup d’œil sur son apparence générale, lui permit de voir qu’il venait de se doucher, très probablement peu de temps avant de quitter sa maison. Meredith en soupçonnait très fortement la raison et d’ailleurs elle s’en servit pour amorcer la conversation :

« Les travaux de ta cuisine avancent comme tu veux ? »

La jeune femme n’ignorait rien de son projet et de ce qu’il avait déjà entreprit. Du moins elle savait où en était les travaux depuis la dernière fois qu’ils s’étaient vus, soit avant-hier. Elle n’avait pas proposé son aide dans cette entreprise, tout d’abord parce qu’elle savait pertinemment bien que c’était une tâche qu’il souhaitait exécuter seul et parce qu’en plus elle aurait probablement plus freiné les travaux qu’aidé à leur progression. La petite brune pivota sur ses talons pour qu’ils puissent reprendre le chemin du cours d’eau ensemble. Elle regardait tantôt le paysage devant eux et tantôt le visage de son ami, tout en lui prêtant une oreille attentive.

C’était une journée magnifique du mois d’août, il faisait chaud, ensoleillé et avec quelques rares coups de vents furtifs et pas vraiment rafraichissant. Quand l’étudiante en photographie observait le feuillage des arbres, elle n’observait que peu de mouvement, mis à part celui provoqué par les animaux parcourant cette petite clairière. Tout en discutant ils marchaient d’un pas plutôt posé et lent, il semblait à la miss que John avait décidé de s’accorder au rythme proposé par la demoiselle, mais peut-être n’était-ce que son imagination.