Rine se souvenait trés bien de la mission que Valal lui avait confié, à savoir mettre un certain agent du FBI sur les traces des trois sœurs Halliwell. Elle avait déjà une vague idée, de comment faire. Elle avait simulé une attaque dans son appartement, les trois sœurs étaient supposé être venues chez elle pour l'attaquer. Bien sûr, rien de tout cela n'était vrai, mais les Halliwell, ne pouvait pas nier qu'elles étaient ennemies. Rine ne souciait guère des mortels, et si il pouvait tout disparaitre cela l'arrangerait bien. Elle en avait tué quelques uns avec son pouvoir du feu, mais aussi des potions, ou des enchantements. Mais bon la découverte de la magie par Erwan, l'agent du FBI pouvait être à l'ordre du jour, mais ce n'était pas sa mission première.

La jeune démone prit le téléphone en main, et composa le numéro de l'agent du FBI, il fallait qu'elle soit apeurée au téléphone, mais pas trop, pour ne pas qu'Erwan est des soupçons et en même temps, elle s'était toujours montrée comme une femme forte et de tête, elle ne pouvait pas avoir vraiment peur de trois femmes. Elle soupira et écouta les sonneries du téléphone. Enfin Erwan répondit.
"Agent Trottensickler, ici Miss Salem, j'ai besoin.... de votre aide! Il s'est passé quelque chose. Est-ce que vous pourriez passer chez moi... s'il vous plait" dit-elle, en espérant avoir bien doser l'attente, l'espoir, la crainte et la supplication de sa demande, sans en avoir trop fait, mais suffisamment pour qu'il vienne sans trop poser de questions.

Elle avait préparé son appartement pour qu'on comprenne vite qu'il y avait eu une bagarre et une fouille. De même qu'elle ne s'était pas maquillé, pour montrer qu'elle était en proie à une certaine crainte, et ses cheveux était lisses mais sans être attachés. Elle était trés simple, et c'était trés rare de la voir comme ça, il fallait vraiment qu'Erwan en profite. Mais bon pour cela il fallait qu'il vienne jusqu'à chez elle. Rine était pendu au téléphone, espérant une réponse positive de sa part, et de le voir débarquer dans les quelques minutes, bon une heure maximum.

En presque deux mois, Erwan Trottensickler en avait fait du chemin. Finit le dernier arrivé qu'on avait placé dans le placard et qui récoltait les moqueries ainsi que le mépris de ses collègues inspecteurs. Il était devenu quelqu'un de respecté à qui on avait cédé tout un espace de la brigade afin d'installer le matériel nécessaire à sa nouvelle équipe. Car oui, Erwan était devenu le chef d'une petite équipe de deux ou trois agents. Tout cela n'était pas du à son charisme. Oh bien sûr, il avait de la volonté et il savait que dans tous les cas il serait parvenu à ses fins. Mais l'intervention d'une charmante femme répondant au nom de Salem avait permis d'accélérer les choses de façon magistrale.

Depuis leur première rencontre, les deux individus s'étaient revus deux ou trois fois lors d'autres réunions organisées par la business women. Alors quand le téléphone du bureau se mit à retentir en affichant le nom de la miss, Erwan s'attendit à recevoir une nouvelle invitation de sa part. De quoi relancer quelques contacts avec certaines têtes pensantes de la ville qui étaient restées au point mort. Il prit en main le combiné et le porta à son oreille.

Allo ? Madame Salem ? Que puis-je faire pour vous ? Pardon ? Mon aide ? Mais pourquoi ? Passer chez vous ? Oui... Oui bien sûr j'arrive tout de suite. Le temps de faire la route je devrais être là dans une vingtaine de minutes. Oui. Surtout ne bougez pas. Restez chez vous !

Ses conseils prodigués, Erwan raccrocha le téléphone puis s'empressa de récupérer sa veste de costard posée sur son dossier de chaise avant de quitter son bureau. Il fallait de toute urgence rejoindre la dénommée Prospérine Salem. Au ton de sa voix, il était évident que quelque chose n'allait pas et qu'un « incident » venait de se produire. De quelle sorte, cela il n'en savait strictement rien. Toutefois ce qui était sûr c'est qu'il serait là pour elle autant qu'elle avait été là pour lui lorsqu'il avait été dans le besoin. Erwan avait toujours été un homme de parole et dans sa vie un prêté mérité un rendu...

Un quart d'heure plus tard, les roues de son véhicule de fonction claquèrent sur le trottoir avec rage. Loin de se soucier de l'état de la voiture, Erwan s'extirpa de son siège de conducteur, claqua la portière derrière lui puis courut dans l'immeuble afin de gravir au plus vite les escaliers qui le conduisirent face à la porte de l'appartement de Miss Salem. Prenant juste une poignée de seconde pour reprendre son souffle et replacer ses vêtements, il appuya sur le petit bouton fixé sur le mur à droite. Une sonnerie retentit à l'intérieur de l'appartement.

Miss Salem ?!? C'est l'agent Trottensickler !

Il fallait être prêt pour son arrivée dans une vingtaine de minutes, et il fut même plus rapide qu'il ne l'avait dit, car il sonna un quart d'heure plus tard, mais tout était prêt dans l’appartement de Rine. Les contenus des tiroirs avaient été lancé dans tous les sens, un petit meuble renversé sur le côté, et divers autres choses cassées ou éventrés, comme les coussins. Elle avait donné l'impression qu'on cherchait quelque chose. Elle savait aussi quoi dire à l'agent qui se trouvait encore derrière la porte. Rine entrebâilla la porte, comme pour vérifier qu'il s'agissait bien de l'agent du FBI, Erwan. Elle poussa un soupir de soulagement en lui ouvrant la porte.

"Entrez, j'étais entrain de ranger.... enfin de faire le tri... ou plutôt de voir si rien n'avait été volé" fit Rine en enjambant un tas de feuille qui se trouvait devant la porte. La jeune femme, qui était en réalité une démone, sourit intérieurement, à l'idée que son plan allait marcher. Elle devait mettre Erwan, sur le chemin des Halliwell, et il ne pourrait sans doute pas les arrêter sans preuve, mais si elle lui disait que c'était les trois sorcières qui avaient mis son appartement sens dessus dessous, il les surveillerait de prés et finir par voir un truc magique ou autres qu'il n'aurait pas vu sans son intervention. Elle ne savait pas encore ce que Valal ferait de lui quand il connaîtrait la vérité, mais elle n'en avait quelque part rien à faire, Ron n'aime pas les êtres humains. Aprés si il décidait de se "battre" dans son camp, cela pourrait être une toute autre histoire.

"Je ne sais pas trop ce qui s'est passé. Quand je suis rentrée chez moi, c'était comme ça. Mais bizarrement ils n'ont pas touché à mes bijoux, ni au coffre" fit Rine, pour lui dire que le but n'était pas l'argent, et donc que ce n'était pas un cambriolage "ordinaire". "C'est pourquoi j'essaye de voir ce qu'ils ont bien pu prendre... Vous voulez du café! ça ils l'ont laissé! ajouta Rine dans un sourire, même si elle cherchait à ce que l’inquiétude reflétait sur son visage et dans son regard.

Le claquement de talons sur le carrelage de l'appartement permirent à Erwan de savoir que la propriétaire des lieux ne tarderait pas à lui ouvrir la porte. Les plus effrayantes hypothèses qu'il avait eu sur la route s'évaporèrent donc de son esprit pour le rassurer. Miss Salem avait été tellement alarmante au téléphone, sans vraiment donner de détails, que la frontière de l'imagination avait été grande ouverte pour l'agent du FBI. Savoir qu'elle était vivante et présente permettait d'envisager la suite avec plus de sérénité. Il sentit ainsi ses muscles se détendre légèrement. Si elle venait à sa rencontre c'est qu'elle n'était pas en danger. Qu'allait-il découvrir alors ? L'éveil de la poignée allait le lui révéler puisque s'en suivit l'ouverture de la porte.

Un cambriolage ! Oui c'était une évidence même. D'ordinaire si bien entretenu, si étincelant, si propre, l'intérieur de l'appartement ne ressemblait plus qu'à un champ de ruine. Enfin pas de véritables dégâts visibles, pas de sang... C'était surtout tout le mobilier qui avait été mis sans dessus dessous. On avait rien épargné, obnubilé par la conquête du Graal... souvent de l'argent pour les cambrioleurs de standing comme celui où habitait Miss Salem. D'ailleurs cette dernière avait la mine grave. On sentait qu'elle n'avait pas passé des heures agréables auparavant. Oublié la dame souriante et polie avec ses convives, la victime blessée et inquiète venait de prendre la place.

Merci ! Oui j'espère que vous n'avez pas trop touché à cela sinon on risque d'avoir du mal à récolter des empruntes.

Plongeant aussitôt ses mains dans ses poches, Erwan en sortit rapidement une paire de gant en latex qu'il enfila avec dextérité. Il laissa la porte d'entrée ouverte. De toute manière, il valait mieux éviter de toucher à quoique ce soit pour espérer trouver des preuves et des indices permettant de conduire la brigade aux coupables. Les yeux scrutateurs, s'arrêtant sur chaque détail intriguant, se permettant même de soulever tantôt une pile de feuille, tantôt à ce qui ressemblait à un reste de cadre, l'agent Trottensickler était déjà en pleine enquête.

Vous pouvez me dire ce qu'il s'est passé ? Interrogea-t-il la maitresse de maison.

Seulement, Prospérine lui fit bien comprendre qu'elle n'en avait pas la moindre idée. D'après ce qu'elle lui raconta elle n'était pas présente au moment où le cambriolage eut lieu. Bon en même temps c'était une évidence. Le contraire aurait été étonnant. Elle l'informa toutefois d'une information importante : Aucun bijou ni source d'argent n'avait été touché. Que cherchait donc le responsable de cette pagaille ? Se mordant les lèvres face à ce problème, il tenta de mieux analyser la chose.

Euh oui si vous avez... Rien n'a été touché dans la cuisine? D'ailleurs ça peut paraître bête comme questions mais avez vous un objet de valeur autre que des bijoux qui aurait disparu ? Ou peut-être avez vous fait une récente acquisition ces derniers jours ? Sinon il faudrait aussi que vous me disiez si par hasard quelqu'un aurait montré un intérêt quelconque pour votre appartement lors de votre dernière soirée... A mon sens, le cambrioleur avait un objectif bien arrêté en rentrant ici.

Rine n'avait pas pensé aux empruntes pour sa part, elle est une démone, un être magique, ayant vécu plus cinquante pour cent de sa vie en Enfer. Ce n'est pas qu'elle ne connaissait rien au monde humain, mais elle n'avait pas penser aux empruntes. Est-ce que c'était une erreur, est-ce une "vraie" mortelle aurait pensé à ce genre de choses. Elle ne préféré pas relever le commentaire, de peur de commettre encore un imper sur la situation. Rine tenait en main le café, et essayait d'en préparer un. Son tremblement était dû à son éventuelle erreur, mais elle aurait peut-être la chance qu'il attribue ça au choc. Elle soupira et appuya sur le bouton de la cafetière et se tourna vers Erwan, qui posait des questions, auxquelles la jeune femme s’attendait, revenant sur un terrain qu'elle avait préparer la jeune femme soupira et fit mine de chercher les réponses, même si elle avait préparé à l'avance. Comme il fallait la mettre sur la piste des sœurs Halliwell, elle devait donc répondre pour l'orienter vers elles, mais sans prononcer leur nom.

" Je n'ai pas vraiment d'objets de valeur, j'ai bien une collection d'objets anciens, un peu ... particulier. Je m'intéresse à l'occulte, et il m'arrive de trouver des artéfacts dans ce domaine. Mais la plupart sont présenté dans des galeries." commença la jeune femme, elle voulait l'orienter doucement vers tout ce qui était de la magie, mais aussi des objets.... et donc des enchères et donc Buckland, et par hasard Prue Halliwell. J'ai souvent à faire à une salle des ventes... Buckland. Aprés lors de la dernière soirée, il ne s'est rien passé de particulier, mise à part un traiteur que j'avais engagé pour la soirée, que j'ai retrouvé dans ma chambre, il a dit qu'il s'était trompé de porte pour aller aux toilettes, sur le moment, je n'ai pas pensé que c'était important. dit Rine en se tourna vers la cafetière qui venait de terminer son œuvre. Et voilà comment on le met sur la piste d'une autre sœur, Piper, et oui le traiteur/serveur vient du Quake, comme de par hasard. Elle lui servit un café et lui tendit son tasse.
"Je sais pas trop pourquoi je vous appelé, en fait, j'aurais pu contacter la police. Est-ce que vous croyez qu'on puisse retrouver celui qui a fait ça?" demanda Rine inquiète, tremblant légèrement en serrant sa tasse un peu trop fort.

Offrant toutes ses qualités d'enquêteur au service de Miss Salem, l'agent Trottensickler était déjà sur la trace du moindre indice. Seulement, le cambrioleur était un expert en la matière. De son passage, il n'en avait laissé aucune trace que le chambardement visible. Pas de serrure forcée, pas de cheveux trainant dans un coin, pas d'objets oubliés dans l'empressement de fuir et surtout pas de vol manifeste selon la propriétaire. C'était comme ci on l'avait invité à venir à l'intérieur pour refaire la décoration de manière sauvage. Ou plutôt cela ressemblait davantage à une technique d'intimidation. Une sorte d'avertissement pour signaler à la maîtresse des lieux qu'il était facile de pénétrer chez elle... Prospérine Salem avait-elle quelque chose à se reprocher ? La regardant préparer le café, Erwan ne put que rejeter cette hypothèse. D'autant qu'elle restait une femme d'influence. Alors le fait qu'elle soit la cible de gens malhonnête n'était pas improbable.

Merci, glissa-t-il lorsqu'il lui donna sa tasse.

L'agent du FBI ne put que remarquer les tremblements dont elle était la victime. La frayeur que venait de causer de tels agissements était normale et il lui faudrait sans doute quelques jours pour reprendre confiance dans son propre appartement. Dans un coin de sa tête, il se promit de placer une équipe de protection durant quelques jours... A la fois pour sa sécurité mais aussi pour s'assurer que l'avertissement n'en restait que simple tentative d'apeurer. Apportant la tasse à sa bouche, Erwan avala une petite gorgée de son café qui lui réchauffa aussitôt l'intérieur de la gorge. La sensation plaisante lui parcourir la moindre parcelle de son corps.

Des objets occultes donc. On pourrait se tourner vers des collectionneurs de ce monde...

Mais Prospérine poursuivit l'échange assez rapidement en creusant la piste de sa collection. Après tout, elle n'avait pas tord. Si cambriolage il y avait eu, cela se cibler sur une richesse de la propriétaire. Ainsi, la collection pouvait être cette richesse. Il faudrait pour cela contacter un expert pour mieux évaluer l'hypothèse. Toutefois, quelque chose titilla davantage l'esprit de l'agent. Non pas ce traiteur qui s'était retrouvé dans la chambre de Miss Salem alors que pourtant on pouvait se demander la réelle raison de sa présence dans cette pièce. Non ce qui restait accroché à l'esprit d'Erwan restait le nom de cette salle de vente... Buckland ! Buckland... N'était-ce pas là le nom de la société où travaillait l'une de ces femmes dont le nom revenait souvent dans ses dossiers... Halloween.. Hollywen...

Halliwell ! S'exprima-t-il soudainement tandis que Prospérine lui adressait ses dernières paroles.

Le nom lui était revenu aussitôt. Si le lien avec Piper Halliwell était trop complexe du fait qu'elle ne travaillait plus en tant que traiteur mais avait son propre bar nommé le P3, Buckland restait le lieu de travail actuel de Prue Halliwell. Une relation évidente qui s'était faite dans l'esprit de notre agent. Lui qui tentait de trouver un moyen subtil de s'approcher de cette famille dont le nom ressortait bien trop souvent dans les enquêtes classées sans suite, il avait peut-être une occasion en or... et ce grâce une nouvelle fois à miss Salem. D'ailleurs, cette dernière devait certainement s’interroger sur le pourquoi de son exclamation soudaine. Il s'empressa donc de poursuivre.

Oh excusez moi. C'est juste que le nom de Buckland me parlait et je crois ne pas me tromper en disant que Prue Halliwell y travaille. A tout hasard, n'est-ce pas elle qui traite avec vous pour votre collection ?

Rine ne savait pas trop si il allait faire une "enquête" pour son histoire de cambriolage, mais quand le nom d'Halliwell sortit dans la conversation, elle savait qu'elle avait gagné. Tout simplement parce qu'il savait déjà leur nom, et les informations qu'elle avait donné sur son "aventure", était suffisamment évocateur pour faire comprendre au plus idiot des agents que les sœurs étaient dans le coup. Mais sans non plus le dire carrément. Maintenant la démone avait fait le plus gros, toutefois, il ne faut pas tout faire capoter, en disant trop, ou bien pas assez.

"Halliwell... répéta Rine vaguement, comme si elle cherchait dans sa mémoire si ce nom lui était familier. Je me souviens pas, mais il est possible qu'elle ait pu connaître ma collection, si elle travaille à Buckland" fit la démone. J'ai toujours eu à faire à Rex... Buckland, précisa Rine, mais il a disparu, il y a quelques semaines, ajouta la démone, sachant que cela rendrait les choses plus intéressantes, et peut-être plus motivantes pour résoudre le problème. Un cambriolage n'est pas un fait "grave" en soit, mais une disparition, bien plus motivant à résoudre pour un agent du FBI comme Erwan.

Rine était vraiment trop douée pour ce genre de choses, elle avait bien envie de relever un défi, un peu plus compliqué que ça. La mission de la source par exemple, était plus complexe, mais elle avait presque tous les fantômes qui lui fallait, il n'en restait plus qu'un à trouver. Et ensuite ce serait le rituel des treize. Elle avait déjà trouvé le lieu, et le moment de le faire. ne restait donc plus qu'à accomplir le rituel et à le réussir. Mais Rine n'en doutait pas. Elle soupira et se frotta la joue, comme pour en chasser une larme fictive. Il fallait rester concentrer sur la mission que Valal lui avait confier mettre Erwan sur la piste des sœurs. Bien que la démone n'en connaisse pas les aboutissants, elle était satisfaite d'avoir participer à ce plan... démoniaque.

Il est amusant de voir à quel point la vie peut être intrigante en apportant, sans prévenir, des coïncidences étranges. Si ce cambriolage avait eu lieu quelques semaines auparavant, Erwan n'aurait jamais pu faire la relation avec la famille Halliwell. Mais il en était tout autrement à ce jour. Le nom Halliwell ressortait de nombreux dossiers que l'agent du FBI avait pu voir défiler sur son bureau. Un mystère se cachait au cœur de cette famille, c'était une évidence. Et si auparavant, personne ne s'y était intéressé pour une raison inconnue, l'oeil avisé d'Erwan n'avait pas manqué de noter tous les détails de ces différentes affaires. Depuis quelques semaines, il avait donc cette envie d'en apprendre plus sur les sœurs Halliwell. Malheureusement, il ne pouvait pas frapper à leur porte en leur expliquant qu'il enquêtait sur d'anciennes affaires. Non il avait besoin d'une couverture afin de les côtoyer sans élever trop les soupçons.

Et une fois de plus, une aide providentielle lui vint de la charmante Miss Salem. Si la pauvre était la victime d'un malheureux cambriolage, aux yeux de l'agent Trottensickler elle incarnait en réalité la clé de son problème. Enfin il allait pouvoir intégrer le cercle fermé des Halliwell en s’immisçant d'une manière tout à fait ordinaire. Heureux des dernières informations que la jeune femme lui donna, Erwan avala rapidement une autre gorgée de café, déposa sa tasse et chercha de quoi noter dans les poches de sa veste. Calepin et crayon en main, il prit note des noms que la belle lui confia. Rex Buckland et Prue Halliwell. Oui voilà ce qui serait son point de commencement.

Oui j'ai cru entendre parler de cette disparition mais bon il ne faut pas toujours se fier à ce qu'on écrit dans la presse. C'est très souvent déformé. Quoiqu'il en soit, j'irais jeter un œil dans cette agence afin d'en savoir plus sur votre collection et sur les acheteurs qui aurait pu être intéressé. De votre côté, vous serait-il possible de me faire la liste des invités de votre dernière soirée ? Cela pourrait aider à réduire la liste des suspects.

Ceci étant dit, l'agent rangea ce qu'il tenait dans ses mains et sortit ensuite un appareil photo. L'urgence du moment était de prendre des preuves de l'infraction dans l'appartement. Même si rien ne semblait avoir été volé, il fallait permettre à Miss Salem de porter plainte dans le cas où l'on mettait la main sur le coupable ou si ce dernier tentait de renouveler son cambriolage. Erwan se lança dans les clichés des différentes pièces tout en poursuivant sa discussion avec la maîtresse de maison.

Il faudra venir au commissariat pour enregistrer votre plainte également Miss Salem. Vous pensez pouvoir passer quand ?

Rine regarda le jeune homme prendre des clichés de ce qui était arrivé à son bel appartement, si il savait que c'était elle qui avait fait tout ça, que dirait-il? Que ferait-il? La démone l’observait pour un humain, un mortel pathétique, un pauvre innocent, il était plutôt intéressant. Peut-être parce qu'il savait ce qu'était véritablement la nature humaine, de quoi elle était vraiment capable. Mais bon tout cela n'était pas le sujet de leurs conversation, c'était ... son cambriolage.
"Merci... Erwan. Je peux vous appeler Erwan? demanda Rine pour établir ainsi un contact plus amical avec lui, cela aussi c'était voulu pour... qu'il soit de son côté à elle, et pas celui des sœurs Halliwell. Même si il avait déjà bien des informations sur les sœurs, et qu'elle avait rajouté sa couche de soupçons. Autant chercher quand même à être ami avec lui, plutôt que de rester que de simples connaissances. Rine n'en avait pas spécialement envie, mais pour le plan de Valal et connaitre la suite et fin de cette histoire, elle était bien prête à faire ce sacrifice : de fréquenter un humain plus que nécessaire.

"Je ferais cette liste" fit Rine ne hochant la tête avant de retourner vers la cuisine pour éteindre la cafetière, et ranger le sucre et mettre les tasses et petites cuillères, avant de se retourner vers le jeune homme.
"Pardon, je manque à mes devoirs... Voulez-vous un autre café?" demanda-t-elle avec un sourire, espérant qu'il allait lui dire qu'il pouvait le tutoyer si elle en avait envie, c'était la seconde étape après qu'elle lui ai demandé de l'appeler Erwan. "Je suis un peu chamboulée, avec toute cette histoire, comme mon appartement" fit Rine en faisant un trait d'humour entre son appartement en fouillis et sa réaction, ou plutôt son manque de tact de ne pas lui avoir proposé un autre café.

Les flashs illuminaient à un rythme effréné les différentes pièces de l'appartement qui avaient saccagé. Avec un peu de fumée et de la musique, les voisins auraient pu croire qu'une boite de nuit venait d'ouvrir chez Miss Salem. Mais l'agent du FBI avait besoin de toutes les preuves nécessaires pour monter le dossier de plainte. Même si rien ne semblait avoir été volé, il ne fallait pas délaissait une affaire potentiellement importante. D'autant qu'il devait bien ce service à Prospérine. Elle qui l'avait aidé à plusieurs reprises pour trouver sa place à San Francisco, il avait là l'occasion de lui retourner la pareille.

De retour au niveau de la cuisine, Erwan fit une petite halte pour terminer sa tasse. Le café n'était plus aussi chaud mais restait toutefois délicieux. Au vu des goûts luxueux de la maîtresse de maison, il n'y avait rien d'étonnant à cela. D'ailleurs cette dernière le remercia pour ce qu'il était entrain de faire tout en lui demandant si elle pouvait l'appeler par son prénom. Le liquide encore dans sa bouche, l'agent Trottensickler n'eut pas le temps de lui répondre dans la foulée. Il la vit donc acquiescer à sa demande de liste tandis qu'elle débarrassait la table. Puis elle s'inquiéta sur le fait de savoir s'il désirait un autre café. Amusé et la bouche enfin libérée, Erwan put alors prendre la suite de la discussion.

Ne vous inquiétez pas, il n'y aucun mal à ça. Tout le monde serait un peu sous le choc face à un cambriolage. N'hésitez pas non plus à nous tenir au courant si vous vous rendez compte qu'il vous manque la moindre chose. Cela pourrait nous aider à mener notre enquête.

Apportant sa main sur sa joue, Erwan se gratta sa barbe de trois jours et nota d'autres petites choses sur son calepin avant de reprendre son rôle de photographe. L'espace cuisine restait l'endroit qui avait le moins souffert du passage du coupable. Ce fut donc un lieu très facile à inspecter. Quelques secondes s'écoulèrent avant qu'il ne prenne chemin vers le hall d'entrée. C'est là qu'il se rappela qu'il n'avait pas entièrement répondu aux question de miss Salem.

Ah et oui vous pouvez m'appeler Erwan. Il n'y a aucun problème si cela peut vous faire plaisir.

Un petit clin d'oeil et notre agent du FBI repartit à la chasse aux photos. Hall, couloir, salon, chambre, salle de bain... Tout fut passé au peigne fin. Et en une dizaine de minutes, Erwan avait tout ce qu'il lui fallait et même un peu plus d'ailleurs. Il rejoignit alors Prospérine une dernière fois. L'heure était au départ pour lancer pleinement l'enquête. Il ne restait plus qu'à donner quelques dernières directives.

Vous avez quelqu'un chez qui vous pouvez loger cette nuit ? J'aurais besoin de faire venir une équipe dans la journée pour relever les possibles empruntes. En attendant, surtout ne toucher à rien. Essayez juste de faire le tour complet pour être sûre qu'il ne vous manque rien. Et vous ne m'avez pas répondu : Vous pourriez passer au commissariat en début d'après midi ?